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Décès suspect d’Eddysen Pachee en détention policière : La révolte de sa famille

Le père de famille est décédé à l’hôpital deux jours après son arrestation pour trafic de drogue de synthèse.

Cet habitant de Goodlands, âgé de 39 ans, est mort à l’hôpital de Pamplemousses deux jours après son arrestation pour trafic de drogue de synthèse. Pour sa famille, il a été victime de brutalités policières. La National Human Rights Commission a d’ailleurs initié une enquête à cet effet. Parcours d’un homme qui avait un lourd passé de récidiviste.
 

«Li pa ti enn sin me li pa ti merit mor dan sa bann sirkonstans-la.» Ce sont là les propos de Ravini, la sœur d’Eddysen Pachee. Ce dernier est décédé à l’hôpital du Nord vers 6h30, le lundi 26 mars, alors qu’il était sous la responsabilité de la police. Cet habitant de Goodlands, âgé de 39 ans, était hospitalisé depuis 18 heures, la veille, suivant son arrestation  le samedi 24 mars, vers 18h25, au domicile de sa mère à Temple Road, Rivière-du-Rempart. Le rapport d’autopsie indique qu’il a succombé suite à un acute cerebral odema. À hier après-midi, sa famille attendait toujours l’autorisation des autorités locales pour permettre à un médecin réunionnais de pratiquer une contre-autopsie.

 

Eddysen Pachee faisait l’objet d’un search warrant. C’est l’Anti-Robbery Squad de la Northern Division ainsi qu’un sergent du poste de police de Rivière-du-Rempart et ses hommes, qui ont procédé à son arrestation. En les voyant, Eddysen Pachee aurait, selon la police, avalé un morceau de papier. Une fouille a également été effectuée dans la pièce où il se trouvait, ce qui a permis aux policiers de recueillir une certaine quantité de drogue de synthèse dissimulée dans de l’aluminium foil. Sur place, les policiers ont également mis la main sur une paire de ciseaux et la somme de Rs 5 250, soupçonnée de provenir du trafic de drogue.

 

Le trentenaire a été placé en détention, suivant les instructions d’un assistant surintendant de police. Mais lors de son arrestation, ses proches allèguent qu’il a été brutalisé. «Monn truv li kuma pe gagn bate avan zot pran li ale», avance sa sœur Ravini qui dit avoir été témoin de cette «arrestation musclée». Du côté du service de presse de la police, l’on se refuse à tout commentaire pour ne pas porter préjudice à l’enquête de la National Human Rights Commission.

 

Les proches d’Eddysen Pachee, eux, n’en démordent pas : il a été roué de coups. «Cela s’est passé dans un champ de cannes à proximité du poste de police. Le lendemain, on l’a transporté à la Bail and Remand Court pieds nus, portant des vêtements déchirés. La police l’a finalement transporté à l’hôpital pour qu’il y reçoive des soins dans l’après-midi, après que mon frère leur aurait dit qu’il avait été roué de coups par des membres du public avant son arrestation. Ce qui est faux», soutient Ravini. «Mo frer pa ti merit mor dan sa bann sirkonstans-la. Mem si nou kone li ena enn ta lezot case me premie fwa li gagn case sintetik.».

 

Eddysen Pachee n’était, en effet, pas un enfant de chœur. Au moment de son arrestation, il aurait mordu un policier. Ce dernier a dû se rendre à l’hôpital pour y recevoir des soins. La brigade antidrogue était également sur la piste d’Eddysen Pachee depuis plusieurs semaines, après avoir été informée qu’il s’adonnait au trafic de drogue de synthèse depuis sa sortie de prison au début de l’année. Le suspect, fiché comme récidiviste notoire, avait été condamné à trois ans de détention dans une affaire de vol et avait plusieurs délits à son actif.

 

Eddysen Pachee avait été condamné pour la première fois en 1998. Depuis, il collectionnait les frasques. Il avait notamment été arrêté pour vol, vol avec effraction, possession d’objet volé, tentative de vol, rogue and vagabond, damaging property, larceny scaling ou encore affecting public mischief.

 

Toutefois, pour sa famille, il était décrit comme un père et un époux aimant à l’égard de son fils garçon de 20 ans, de sa fille de 18 ans et de son épouse Asha. Depuis le décès d’Eddysen Pachee, cette dernière est en colère contre la police. Elle fait également l’objet d’une enquête après qu’elle aurait agressé un membre de l’Anti-Robbery Squad avec l’aide d’autres proches. Celui-ci était un des policiers ayant procédé à l’arrestation de son époux au domicile de sa belle-mère.

 

La fille d’Eddysen Pachee a, elle, consigné un Precautionary Measure Statement dans lequel elle allègue que Me Anoop Goodary lui a fait signer un document dont elle ignore le contenu. Sa mère a retenu les services de Me Ravi Rutnah, alors que sa grand-mère a sollicité Me Goodary.