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Décès du frère Julien Lourdes : Hommage à un humaniste au grand cœur

Julien Lourdes a longtemps milité pour les démunis.

Il laisse une empreinte indélébile dans le cœur de ceux qu’il a touchés. Personnage incontournable de l’Église à Maurice, le frère Julien Lourdes s’en est allé sur la pointe des pieds, le mardi 1er août, à l’âge de 75 ans, après un long combat contre la maladie. C’est lors d’une émouvante cérémonie, qui a eu lieu le jeudi 3 août en l’église de Ste-Croix, que proches, amis, connaissances et fidèles sont venus rendre un dernier hommage à ce grand homme, fondateur de la Fondation pour l’Enfance – Terre de Paix et connu pour son engagement auprès des démunis. 

 

Un homme bon et à l’écoute des autres. C’est l’image que Nivella Tamby gardera de lui après avoir été sa secrétaire au cours de ces cinq dernières années. Entre eux, un lien spécial a toujours existé. «Petite, j’ai toujours vu Julien Lourdes à Ste-Croix. Il était très connu dans l’endroit. C’est lui qui m’a inspiré ma vocation. Après le collège, j’ai intégré la Fraternité Nord Sud pour un stage et je ne l’ai plus quittée», confie la jeune femme. Il s’agit d’une ONG créée par Julien Lourdes, grand défenseur de la cause créole, après les émeutes de 1999. 

 

À l’époque, il reçoit, dans un petit bureau, prostitués et toxicomanes pour les aider à s’en sortir. Mais face aux nombreux enfants qui traînent les rues et qui sont exclus du système scolaire, il lance, aidé de quelques collaborateurs, la Fraternité Nord Sud afin de les prendre en main. Si les premiers mois, il commence avec une dizaine d’élèves à qui il offre de l’accompagnement scolaire, le mot se répand vite dans la localité et le nombre de bénéficiaires s’accroît. 

 

Un centre pour l’éducation

 

Après un partenariat avec ANFEN, la Fraternité Nord Sud devient officiellement un centre de formation où Nivella Tamby exerce également comme éducatrice. La discipline et la rigueur du frère Julien Lourdes, qui a fêté ses 75 ans lundi dernier, ne lui ont pas échappé. «C’était un vrai pédagogue. Il était très discipliné. Avec lui, il fallait toujours être en avance. Il croyait fermement en ses convictions.» Il a y cru, confie la jeune femme, jusqu’au bout.«C’était un battant. Bien qu’il était cloué au lit, il était persuadé qu’il allait se remettre sur pied.» 

 

Avec Nelson Mandela et Mère Teresa pour modèles, il n’avait qu’un rêve qui était le centre de formation. Cependant, il ne s’en est pas contenté et est allé plus loin dans son engagement. En 2016, Julien Lourdes a ouvert à Mon-Goût, sa localité, la Samaritaine, un centre dédié aux femmes atteintes de cancer. «Il a imaginé ce centre pour les femmes qui restent à la maison, qui sont malades et qui n’ont pas de loisirs. Il voulait les rassembler, partager avec elles, les divertir et les amuser.»

 

Un homme passionné de philosophie, de politique, de science sociale, de religion, d’écologie, John Oliver Fanfan a connu tous ces aspects de la personnalité de Julien Lourdes. Ensemble, ils pouvaient passer des heures à discuter. «J’ai l’impression de l’avoir connu toute ma vie. Il allait toujours en profondeur dans les choses et ne se contentait pas de la légèreté. Il avait un franc-parler et ne cultivait pas d’autres pensées, d’autres sentiments. Il n’accordait pas d’importance à être vu, à être aimé. Il disait ce qu’il devait dire et ne faisait pas dans le politiquement correct.» 

 

Lorsqu’il s’agit de parler de Julien Lourdes, John Oliver Fanfan, qui a été volontaire au centre de formation, n’est jamais à court de mots. Ensemble, ils ont travaillé sur plusieurs projets, notamment sur L’homme au centre du développement durable, un projet qu’ils ont soumis à la Commission de l’océan indien, à la suite duquel il ont mis sur pied Island Bio, une ferme sociale et communautaire qui a pour objectif de soutenir ceux qui sont dans le besoin. 

 

Malgré son départ, souligne John Oliver Fanfan, le frère Julien Lourdes continuera à l’inspirer. «C’était quelqu’un qui se contenait de l’essentiel, qui rebutait le gaspillage qu’il considérait comme une indécence à la pauvreté. C’était un vrai écologiste qui produisait autant que possible ce qu’il consommait.» Mais avant tout, confie le jeune homme, il était un homme qui se considérait comme un grand-père et qui aimait de tout son cœur tous ses enfants.