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Décès de Marguerite Labat : Hommage à une voix inoubliable

«J’ai eu raison de m’accrocher et de continuer», nous disait-elle à l'aube de ses 100 ans.

«Ce n’est pas drôle de vieillir mais j’ai eu une vie bien remplie», nous confiait Mimi Labat à l’aube de ses 100 ans en juillet 2012. Celle qui s’est éteinte cette semaine, laisse une grande trace dans le cœur de tous ceux et celles qui ont eu l’occasion de travailler avec elle. Hommage.

Une belle âme, une sacrée personnalité et une grande voix. C’est ainsi que tous ceux et celles qui l’ont côtoyé parlent de Marguerite Labat, affectueusement appelée Mimi. Mercredi dernier, à l’âge de 104 ans, cette grande dame de la radio, qui a marqué plus d’un de par son parcours, sa dévotion pour son métier et son professionalisme, a tiré sa révérence. Plongeant tous ceux et celles qui l’ont connue dans une grande tristesse. 

 

«Pour moi, elle restera Mimi. J’ai été très impressionnée la première fois qu’elle m’a passé le relais pour les infos à la radio. C’était il y a presque une vingtaine d’années. Malgré son âge avancé, elle se souvenait de tous les noms. Enfant, j’écoutais la chronique de l’étrange et j’admirais sa manière de raconter ces histoires troublantes. Jamais je n’aurais osé penser partager un studio un jour avec cette grande dame de la radio», confie Vishwani Stevens-Cahoolessur qui se souvient d’elle du temps où elle travaillait à la MBC. «C’est elle qui m’a fait découvrir la vraie chanson française. Imaginez mon emotion quand “ce monument” de l’audiovisuel m’a dit un jour, après un flash, “Vishwani, j’aime bien vous écouter le matin.» 

 

La journaliste et présentrice, qui était présente jeudi dernier à ses funérailles pour rendre un dernier hommage à cette grande voix qui s’est éteinte, ajoute :«Des fois, je la regardais arriver avec un peu de mélancolie, son panier rempli de CD et de bouquins.»

 

Quand nous l’avions rencontrée alors qu’elle s’apprêtait à fêter ses 100 ans en juillet 2012, Mimi Labat nous confiait elle-même de sa voix captivante :«Ce n’est pas drôle de vieillir mais j’ai eu une vie bien remplie.» Elle nous avait parlé certes de son parcours mais aussi de sa fierté quand les gens la reconnaissaient dans la rue. Ou encore de ces belles rencontres faites au cours de sa vie, notamment avec Juliette Gréco ou encore Jacques Brel, dont les chansons lui ont souvent tenu compagnie à l’antenne. 

 

Sa satisfaction dans la vie, nous disait-elle, c’était d’avoir fait un métier qu’elle aimait passionnément de toutes ses forces : «Je suis fière lorsqu’on me dit qu’on adore écouter mes émissions et je suis émue lorsqu’une personne me dit que ma voix lui manque…»  Sa carrière, elle l’a elle-même construite. «J’ai eu raison de m’accrocher et de continuer», disait celle qui n’a jamais dévié de sa route. Cela, dès ses débuts en 1942, lorsqu’elle a lu son premier texte sur les ondes de la radio des forces libres d’outre-mer, qui diffusait alors des messages à partir de Maurice. 

 

Son intervention fut tellement remarquable qu’elle intégrait, peu après, l’équipe de Radio Maurice, la MBS, qui allait plus tard devenir la MBC.  Elle ne cessait de le dire, sur les ondes : elle a vécu les 65 plus belles années de sa vie avec ses fidèles auditeurs, ses «amis», notamment à travers ses émissions : Chronique de l’étrange, Les histoires de Pierre Bellemare, Anniversaire de vedettes ou encore Voyages sans passeport, entre autres. Sa voix a séduit de nombreux auditeurs. 

 

Ce n’est pas Monique Ohsan Bellepeau, ancienne vice-présidente de la République et ex-journaliste et ancienne présentatrice du journal télévisé sur la MBC, qui dira le contraire : «On a beaucoup appris d’elle. Elle était pour nous, les plus jeunes à la MBC, comme un modèle. Elle était une vraie passionnée par ce qu’elle faisait.» Cet amour de Mimi Labat pour son travail est aussi mis en avant par l’ex-speakerine Marie-Josée Baudot. «J’ai connu Mimi en 1964. À l’époque, il n’y avait pas de télé et j’ai découvert une personne qui se donnait beaucoup pour son travail. Elle faisait du théâtre et du montage radiophonique, sans oublier ses émissions. Ce que je retiens d’elle, c’est qu’elle était une grande bosseuse», confie ce visage qui a travaillé à la station Pasteur (à l’époque) pendant 36 ans. 

 

Pour elle, Mimi Labat a également été un modèle : «Elle était franche, honnête, sincère et elle n’a jamais hésité à montrer, à guider, à partager…» Ils sont nombreux à se souvenir des moments passés aux côtés de cette grande voix. Michèle Etienne pense souvent à «mademoiselle» Labat, particulièrement lorsqu’elle faisait son entrée au studio. «Tout un cérémonial l’accompagnait lorsqu’elle se pointait, en dansant, avec ses papiers, ses livres et ses disques. Elle était comme ça : un personnage qui était toujours enthousiaste et qui communiquait cet enthousiasme à tout son entourage.»

 

L’animatrice Sandra Mayotte, qui l’a aussi côtoyée, se souvient surtout de sa grande connaissance culturelle : «Elle nous étonnait à chaque fois.» Comme elle, tous ceux qui ont travaillé avec elle ont tenu cette semaine à rendre hommage à la grande Mimi. Une belle âme, une sacrée personnalité, une grande voix qui s’est éteinte.