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De Rodrigues : Miel Victoria, douceur de l’île

Darlène Jean et Marcelaine Begue vous accueilleront avec le sourire.

Un endroit où les abeilles sont reines ? Ça existe ! Et ça se trouve à Bigarade au centre de la 21e circonscription de l’île.

Découvrir cet endroit, c’est comme tomber sur un secret. Un beau, un pur. Comme le liquide qui y est fabriqué. Ambré et sucré. Délicat et précieux. Pour y arriver, préparez-vous à l’aventure. Le parcours n’est pas fait que d’asphalte. C’est à l’instinct que vous avancerez. Seul indice pour cette chasse au trésor : prenez la route du village de Bigarade, dans le centre de Rodrigues. Et, surtout, gardez un œil sur le bas-côté. Entre les branchages épanouis, les feuilles libérées, il n’est pas impensable de passer à côté de la pancarte indiquant l’entrée du petit paradis pour les abeilles, Miel Victoria. C’est là qu’est produit un miel bio dont la renommée a depuis longtemps dépassé les frontières de l’île. 

 

Il faudra rouler de longues minutes dans une forêt d’eucalyptus et de plants de coqueluche (arbres sur lesquels les abeilles se nourrissent), apprécier la fraîcheur du lieu après la chaleur écrasante et étouffante de Port-Mathurin. Et se frayer un chemin sur des tracks de béton. À pieds ou en 4x4, ça fonctionne. Par contre, si vous êtes en voiture, il vaut mieux la laisser sur la route avant de vous engouffrer dans ce paradis vert. Là, vous écouterez la mélodie du vent dans les arbres et les murmures de la végétation. Avant de trouver le paradis caché, vous irez à la recherche d’une paix intérieure faite d’ombre, de mousse et d’écoulement d’eau menant à une rivière cachée, petite piscine privée pour les beaux et belles des ruches. 

 

À travers la végétation, vous apercevrez des petites ruches blanches alignées. C’est un signe, vous êtes sur la bonne voie ! Il y en a une cinquantaine, confie Marcelaine Begue qui travaille avec les abeilles depuis cinq ans. C’est dans une case, à mi-sommet d’une petite «collinette», que nous la rencontrons. Dans ce havre pour les abeilles, elle s’occupe un peu de tout. Mais en ce début d’après-midi, elle prépare des pains de miel pour des clients. Il s’agit de gros morceaux de miel directement extraits des ruches et qui ne sont pas traités. Ici, tout est naturel, tout est bio, affirme la jeune femme : «Nous travaillons dans le respect de la nature et de nos abeilles.»

 

D’ailleurs, celles qui font la sieste pour l’instant n’ont pas à se plaindre de leurs conditions de vie. L’humain s’est adapté à elles (et ce n’est pas le contraire pour une fois). Leur terrain de jeu est immense et peu de choses viennent troubler leur quotidien (à part peut-être quelques visites de touristes). À partir des produits de ces ruches, les femmes employées à Miel Victoria font des merveilles. Darlène Jean se charge d’empaqueter des petits logements de crème à la propolis, cire qu’utilisent les abeilles pour colmater les fissures de leurs abris et qui ont des multiples propriétés bénéfiques pour la santé. «Elle a des propriétés antibiotiques, aide à la cicatrisation, entre autres», explique-t-elle

 

Pots de miel, crèmes de soin, savonnettes, bonbons et fondants au miel… Autant de petites choses produites à partir des cadeaux de la ruche. «Nous essayons de travailler tout ce que peuvent nous offrir les abeilles. Nous ne faisons pas de gaspillage», explique Marcelaine Begue. Dans cette petite entreprise éco-consciente, le respect de l’environnement et des animaux est une philosophie de vie. Une façon d’être, tout simplement. Un secret d’amour… 

 

C’est bon à savoir 

 

Le miel ne doit jamais être mis au réfrigérateur. Et la température de stockage ne doit pas dépasser 34ºC.