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Dans l’intimité d’un vice-président

Sa source d’équilibre, c’est sa famille, notamment son épouse Sarojini et sa fille Anjali.

De sa naissance en 1945 à son accession au poste de vice-président (pour lequel il prête serment aujourd'hui, lundi 4 avril), en passant par ses premiers engagements sociaux et politiques, Paramasivum Pillay Vyapoory, plus connu sous le nom de  Barlen – allure assurée, regard profond et qui parle avec ses tripes –, cumule plusieurs rôles : celui de père, d’époux, d’amoureux des planches, des livres, de la langue anglaise et grand défenseur de l’environnement. Il nous a invités chez lui, avenue Sir Virgil-Naz à Quatre-Bornes, pour feuilleter ses albums personnels, tout en parcourant les chemins de sa vie.

15 novembre 1945.«Je suis né à Plaine-Verte, à Port- Louis, et je suis le cinquièmed’une fratrie de dix enfants, qui compte cinq filles et cinq garçons. J’ai aujourd’hui 70 ans et je dois tout à mes parents : Somoo, ex-prof au primaire, et Luxmi, femme au foyer, tous les deux décédés, mais qui m’ont vite fait comprendre, même s’ils m’ont bien encadré, que c’était à moi de faire en sorte d’avoir la vie que je veux.»

 

1957…«J’étais en 6e et c’est l’année durant laquelle j’ai concouru pour la petite bourse. Cette étape de ma vie m’a beaucoup marqué car peu avant les épreuves, alors que j’étais au Champ de Mars et que je jouais, j’ai reçu une pierre à l’œil droit. J’ai été alors hospitalisé et c’est en ambulance, de l’hôpital, que j’ai été conduit au centre d’examen. De 1958 à montée, j’ai vécu mes plus belles années : mes années d’adolescence. Je poursuivais ma scolarité sur les bancs du collège Royal de Port-Louis. Je n’étais pas très doué en sport, mais j’adorais lire. Je dévorais les livres. Parmi mes amis, il y avait, entre autres : Cassam Uteem.»

 

1965. «Je termine ma scolarité au secondaire. Deux ans plus tôt, je passais mon School Certificate. Mes résultats n’étaient pas fameux, mais m’ont permis de continuer jusqu’à décrocher mon Higher School Certificate. Je deviens alors enseignant au collège Trinity où j’enseigne les maths, la chimie et la physique. Le professorat était pour moi un choix naturel car j’ai vu mon père et mes oncles s’épanouir dans ce domaine.»

 

1967.«J’intègre le ministère de l’Agriculture et, en parallèle à mon poste au département de l’Agronomie, dans la recherche pour la production vivrière, je décroche en 1969 une bourse qui me permet de faire un BSc Honorsen Agriculture à l’Université de Maurice.»

 

1969.«C’est le 2 septembre au courant de l’année 69 que j’ai embarqué pour la très belle aventure de la vie à deux. C’est avec Sarojini que je chemine et qui m’épaule dans toutes mes entreprises. Le 22 juillet 1988, elle m’a fait le plus beau des cadeaux en me donnant ma fille Anjali, ma grande fierté et qui exerce aujourd’hui dans le domaine bancaire.»

 

1976.«J’intègre le Mauritius Institute of Education (MIE) et je rejoins le département Science et Agriculture. Je m’intéresse alors à tout ce qui touche à l’éducation environnementale. J’établissais des programmes éducatifs sur la science. Je pense que c’est durant ces années que j’ai fait de la protection de l’environnement mon cheval de bataille.»

 

1995.«Cette année marque une étape importante de ma vie. Je comptais de longues années au MIE où j’exerçais alors comme Senior Lecturer.Mais cette année-là, je choisis de démissionner pour faire de la politique. Je rejoins alors le MSM. Beaucoup de personnes ont voulu me dissuader, mais pour moi qui faisais déjà beaucoup de social, c’était une façon de me mettre au service du pays.» 

 

1997…  «Au fil des années et en gagnant en maturité, je ne cherche pas à comprendre si j’ai fait ou pas le bon choix d’abandonner ma carrière au MIE pour me jeter dans l’arène politique. Je reprends alors le cours de ma vie. Je trouve un emploi à l’Open World System où je produis des CD-Rom éducatifs. Je décide alors de croire en moi au lieu de croire en un poste. Au même moment, entre autres engagements dans le social ou encore au sein de la Tamil League, je décide de cultiver mon amour pour la langue anglaise qui m’a été transmis par mon frère Nanda, aujourd’hui décédé. En même temps, le théâtre occupe une place importante dans ma vie. Je joue alors dans plusieurs pièces de théâtre. Notamment dans General Macbethavec Dev Virahsawmy ou encore La Cantatrice chauve, A man of all seasons, entre autres, qui m’ont permis de vivre ma passion à fond et de partager la scène avec des personnes d’exception. J’ai vécu de très belles choses grâce au théâtre. J’ai d’ailleurs déjà reçu le prix de Best Producer & Best Supporting Actoret j’ai également monté des pièces comme Anjali. Je m’estime aussi chanceux d’avoir pu vivre de très belles expériences au sein de l’English Speaking Union, du Toast Masters ou encore au sein de la Speaking Academy.»

 

Septembre 2015. «C’est le mois où j’ai pris le post de haut-commissaire de Maurice à Pretoria, un poste qui m’a permis de m’enrichir davantage avec de belles rencontres et des engagements qui n’ont fait accroître mon esprit d’appartenance à notre île.»

 

17 mars 2016. «C’est le jour où Pravind Jugnauth m’a proposé le poste de vice-président de la République. C’est pour moi un honneur d’assurer ce poste en lequel je crois beaucoup. Je sais que mon nom était parmi ceux cités lorsque le Premier ministre Sir Anerood Jugnauth a pensé que ce poste devait revenir à quelqu’un de la communauté tamoule. Mais pour ma part, je m’engage à épauler la présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim dans son rôle qui tourne autour de la sauvegarde de la Constitution. Je suis Mauricien avant tout et je serai le vice-président de tous les Mauriciens. Je vais agir dans l’intérêt de tout un chacun.» 

 

4 avril 2016. «Ce sera une nouvelle date très importante de ma vie. En tant que vice-président, je vais m’intéresser aux travaux des ONG. Mes sujets de prédilection sont le changement climatique, la pauvreté et la drogue. J’espère très vite avoir une séance de travail avec la présidente pour lui assurer de mon soutien.»