Petit-Verger a été le théâtre d’un terrible drame. Un jeune est mort dans une fusillade alors que son cousin a été blessé. Leurs proches témoignent.
Vimala Veelagany ne peut retenir ses larmes. Cette horrible nouvelle, elle ne veut pas y croire. Elle ne veut pas de cette réalité qui s’impose à elle. Son fils unique, Yoven, âgé de 23 ans, est décédé suite à une fusillade qui a eu lieu à Petit-Verger, Saint-Pierre, le samedi 19 avril, aux alentours de 17 heures : «Mon fils s’était rendu chez son cousin. Il n’avait pas l’habitude d’avoir des problèmes. C’était un bon garçon, sans histoire. Je ne sais pas ce qui s’est passé. C’est trop horrible», confie cette mère de famille, inconsolable. Après les coups de feu, le jeune homme a été transporté d’urgence à l’hôpital Apollo Bramwell où sa mort a été constatée. Le cousin avec qui il se trouvait, Steeven Moothoocurpen, est blessé et toujours hospitalisé.
Yoven Veelagany, vendeur de poisson au bazar de Saint-Pierre, était l’aîné d’une famille de trois enfants ; il avait deux sœurs, des jumelles âgées de 21 ans. Au moment du drame, il se trouvait chez son cousin. C’est là qu’une trentaine d’individus auraient débarqué et fait usage d’armes à feu. Il semblerait que ce soit une dispute, qui a eu lieu dans une salle de gym le matin même, impliquant Steeven et des bouncers, qui serait à l’origine de cette fusillade. Les circonstances de cette altercation ne sont pas encore connues.
Dans l’après-midi, un des bouncers aurait rencontré le père de Steeven, Vaichee Moothoocurpen, lors d’un rassemblement politique et l’aurait menacé : «Il m’a lancé : “Prepars to lili lopital”.» Et lorsqu’il est rentré chez lui, ce père de famille s’est retrouvé face à une scène d’horreur : son fils et son neveu étaient à terre alors que leurs assaillants prenaient la fuite.
À l’heure où nous mettions sous presse, la police, qui prend cette affaire au sérieux, avait pris toutes les dispositions nécessaires pour appréhender les suspects, mais aucune arrestation n’avait encore eu lieu.