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Compensation salariale : Les syndicats satisfaits mais pas conquis

Pravind Jugnauth a présidé la réunion tripartite qui devait déterminer le montant de la compensation salariale.

Un sentiment de satisfaction générale semble planer sur le monde syndical. Alors que la somme de Rs 360 comme compensation salariale pour tous les travailleurs a été avalisée, les syndicalistes préfèrent se concentrer sur le package que propose le gouvernement pour alléger le fardeau des Mauriciens à faibles revenus.

Cette année, pas de confrontation. Pravind Jugnauth et son équipe jouent la carte de l’apaisement. Pour discuter compensation salariale et salaire minimum, plusieurs réunions techniques ont eu lieu. Cette semaine, la somme de Rs 360 comme prochaine compensation salariale a été révélée à la suite du comité tripartite qui a eu lieu, le mercredi 22 novembre, entre le Premier ministre, les différents représentants syndicaux ainsi que ceux de Business Mauritius. Rs 360, c’est la somme que toucheront tous les salariés à partir de janvier 2018. Une décision du gouvernement que les syndicats ont accepté sans faireopposition. Peuvent-ils dire qu’ils ne sont pas satisfaits de ce montant ? Non, assurent les syndicalistes. Bien sûr, la somme aurait pu être plus élevée mais cette année, les négociations se sont faites dans un contexte particulier, disent-ils. 

 

S’il avait, à la base, proposé un quantum de Rs 450, Rashid Imrith, président de la Fédération des syndicats du secteur public, dit accepter la proposition du gouvernement, cela dans le cadre du package incluant la compensation salariale, le salaire minimum, dont le montant devrait être officialisé dans les jours qui viennent, et la Negative Income Tax, une mesure budgétaire qui a pour objectif de venir en aide aux personnes à faibles revenus. D’ailleurs, les premiers paiements ont débuté, le vendredi 24 novembre, dans les bureaux de la Mauritius Revenue Authority (MRA). 

 

La compensation, souligne Rashid Imrith, a été favorablement accueillie et ce, même si la somme obtenue est en dessous de ce qui a été préalablement proposée. Pour le syndicaliste, la situation cette année est quelque peu «exceptionnelle». D’ailleurs, le langage adopté par les autorités le démontre. Contrairement aux années précédentes, les discussions se sont déroulées cette fois dans le dialogue. «Le secrétaire financier et le Premier ministre ont été à l’écoute et ont réagi très vite.»

 

«Plutôt humaine»

 

Cela démontre, selon lui, une volonté de rétablir une ligne de communication entre les syndicats et le gouvernement. «Ils veulent construire des ponts au lieu de creuser des fossés et c’est un bon signal. Lorsque chacun reste sur sa position, on n’avance pas.» Désormais, il attend la décision du PM sur le montant du salaire minimum. «Nous espérons qu’il va accepter d’accorder une somme de Rs 8 500 comme salaire minimum, plus les Rs 360. Ce qui fera une somme totale de Rs 8 860 et sera un pas en avant.»

 

Si aux yeux de Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Services & Other Unions (FCSOU), cette compensation est «plutôt humaine», principalement dans le contexte économique actuel, pour Radhakrishna Sadien, président de la National Trade Union Confederation, plus que les Rs 360, c’est le package dans sa globalité qui est aujourd’hui source de satisfaction. Celui-ci aura sans aucun doute, souligne-t-il, des retombées sur les secteurs touchés par les Renumeration Orders, le rapport du Pay Research Bureau (PRB) et le National Remuneration Board (NRB). C’est, dit-il, un moyen de réduire l’écart entre ceux au bas de l’échelle et ceux touchant de gros salaire. 

 

«C’est un moyen pour établir un équilibre. Maurice est devenu une plaque tournante de l’Afrique mais il ne faudrait pas que cela se fasse au détriment des salariés. Un salaire national permettrait de régulariser le système.»Si l’attitude du gouvernement a démontré une certaine volonté de redresser la barre, il doit, estime le syndicaliste, continuer à jouer le jeu. «L’écart a grandi au fil des années. Il faut aujourd’hui le combler pour maintenir la paix industrielle et lutter contre l’injustice sociale. C’est un devoir, une responsabilité de tirer ceux qui se trouvent au bas de l’échelle vers le haut.»

 

Que tous les Mauriciens puissent obtenir un salaire décent, c’est le combat des syndicalistes depuis maintenant de nombreuses années. La mise sur pied du salaire minimum, sur lequel le gouvernement se penche actuellement, serait pour eux une bataille de gagnée. C’est du moins ce que pense Jane Ragoo de la Confédération des travailleurs des secteurs publics et privés (CTSP). 

 

C’est pour cela, dit-elle, que tous les syndicalistes ont accepté de ne pas voir la compensation de Rs 360  de manière isolée mais comme faisant partie d’une plus grande mesure qui améliorerait la vie de nombreux Mauriciens.

 

Bien que la compensation salariale soit inférieure à celle que la CTSP avait proposée, soit Rs 550, Jane Ragoo se dit consciente que cela représente une première étape. «Le contexte est différent cette année car nous devons voir la compensation comme faisant partie d’un package avec le salaire minimum et la Negative Income TaxPour la syndicaliste, ce sera définitivement un pas en avant car une fois le salaire minimum avalisé et obtenu, il sera appelé à augmenter au fil des années.

 

Le gouvernement lutte contre la pauvreté

 

Les retraités toucheront également la compensation salariale. Leur pension passera donc à Rs 5 810 à partir de janvier 2018. C’est ce qu’a annoncé le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, lors d’une conférence de presse hier, samedi 25 novembre, qu’il a animée aux côtés de Leela Devi Dookun-Luchoomun, d’Eddy Boissézon et de Fazila Jeewa-Daureeawoo. Contrairement aux années précédentes, les discussions autour de la compensation salariale se sont faites en douceur cette fois-ci. «Il y a eu des rencontres cordiales où le dialogue et l’écoute ont primé. Nous avons pris en considération tout le monde.» La décision d’accorder cette compensation accross the board est, souligne Soodesh Callichurn, un «grand progrès pour le pays», tout comme la volonté du gouvernement d’instaurer le salaire minimum qui démontre la motivation du gouvernement «d’éradiquer l’extrême pauvreté et de contribuer à la paix sociale.»Le ministre a également commenté le dossier des cleaners qui étaient en grève et a confirmé la décisionprise par le Conseil des ministres – celle d’employer à plein-temps ces femmes au sein de Landscope Co. Ltd.