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Christina Kalloo : «Des jeunes ont perdu leurs repères parce qu’ils ont été témoins de violence domestique»

Kurt Teddy Telcide, un homme de 28 ans, habitant Résidence St Malo, à Baie-du-Tombeau, est décédé cette semaine des suites d’une septicémie après neuf jours d’hospitalisation. Il s’était retrouvé à l’hôpital après avoir reçu un coup de couteau au ventre. Son présumé agresseur est sa femme âgée de 33 ans. Cette jeune mère de quatre enfants, dont un nourrisson, plaide la légitime défense. Placée en détention, elle fait l’objet d’une charge provisoire de meurtre. Encore un cas de violence au sein du couple. Christina Kalloo, secrétaire de Zero Tolerance Against Domestic Violence, nous parle du travail de son association.

Cette semaine encore, un couple a fait l’actualité après qu’une jeune femme a poignardé son époux, plaidant la légitime défense. Que vous inspire ce genre de nouvelles ?

 

Les causes de la violence domestique sont multiples mais lorsque cela se termine en drame, toute une famille se trouve détruite. Et la violence conjugale est monnaie courante à Maurice. Le pire, c’est quand les enfants sont impliqués.Qu’adviendra-t-il
de ces derniers ? Notre organisation côtoie des jeunes qui ont perdu leurs repères
car ils ont été témoins de violence domestique au sein de leur famille. 

 

Les semaines se suivent et se ressemblent. Les agressions au sein du couple sont toujours aussi présentes. Pourquoi est-ce le cas malgré les campagnes ?

 

Le problème de la violence domestique doit interpeller tout un chacun et toutes les instances concernées. Si un maillon ne joue pas son rôle comme il se doit, cela engendre des problèmes.  

 

Selon vous, que faudrait-il faire pour renverser cette tendance ?

 

Il faudrait favoriser le dialogue au sein de la famille et les sorties familiales. De nos jours, les activités familiales sont remplacées par les nouvelles technologies et, par conséquent, les familles ne profitent plus autant de ce lien spécial qui les unit. 

 

Quant aux couples, ils doivent avoir une formation avant le mariage, du genre Cours de préparation au mariage, comme l’exigent certaines communautés religieuses.

 

Il faudrait aussi plus de campagnes agressives et avoir davantage d’émissions familiales et éducatives. Même dans les bandes dessinées, l’on note un degré élevé de violence verbale et physique que les tout-petits reproduisent dans la vie réelle. Il faut également inculquer les valeurs aux enfants à un très jeune âge. 

 

Parlez-nous du travail que fait votre association...

 

L’organisation Zero Tolerance Against Domestic Violence existe depuis 2004. Nous sommes basés à Floréal. Nous faisons de la prévention et de la sensibilisation au sein de la communauté. Nous ciblons surtout les jeunes à travers des cours de formation. Nous visons à les outiller pour mieux les armer dans leur lutte contre les fléaux de notre société et les aider à être des citoyens responsables. L’ONG bénéficie du soutien des cadres de la Mauritius Family Planning and  Welfare Association, qui dispensent plusieurs cours de formation sur la vie familiale et la santé reproductive, entre autres. 

 

Qu’en est-il des victimes ?

 

On travaille aussi étroitement avec le psychologue Sadasiven Coopoosamy. Nous sommes souvent approchés par des victimes et nous référons ces cas à la Family Protection Unit. Dans la plupart des cas, les victimes ne veulent pas porter plainte et le rôle de l’organisation est de pouvoir être à l’écoute, ne pas juger et traiter ces cas en toute confidentialité. 

 

Bio express

 

Christina Kalloo, la trentaine, est une habitante de Floréal. Elle est la secrétaire de l’organisation depuis 2004. Elle a été contaminée par le virus du social dès son jeune âge grâce à son grand-père, feu Eddy Ramdin, qui avait la même vocation. Ce dernier avait été décoré en 2003 pour les services rendus dans le domaine social. Elle lui a emboîté le pas.