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Chanmoonee Gonoo, 68 ans, égorgée lors d’un cambriolage | Sa petite-fille : «Notre famille est traumatisée»

La victime et sa petite-fille, lors du 26e anniversaire de cette dernière.

Une mère, une grand-mère, une tante, une voisine… Elle était tout à la fois. La sexagénaire était aussi une femme forte, une mère courage, une battante, selon ses proches. Le jeudi 15 février, elle aurait justement tenté de se défendre lorsqu’un cambrioleur, dont l’identité était toujours inconnue à l’heure où nous mettions sous presse, aurait fait irruption chez elle. Mais Chanmoonee Gonoo a été retrouvée morte le même jour, vers 20 heures. Ses proches témoignent…

Il n’y a pas un chat dans les rues à Cottage en ce matin du vendredi 16 février. Malgré la chaleur extrême, les portes sont verrouillées, les fenêtres fermées. Depuis les événements tragiques de la veille, l’inquiétude et l’angoisse ont gagné davantage les habitants de la région.

 

Chanmoonee Gonoo, 68 ans, qui vivait seule dans une des maisonnettes de la NHDC, a été retrouvée morte à son domicile aux alentours de 20 heures le jeudi 15 février. Elle était au sol, allongée sur le dos et portait une profonde entaille au cou et de graves blessures à la tête. Une autopsie, pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, et le Dr Prem Chamane, médecin légiste, révèle que son décès est dû à une stab wound to the neck. L’antivol forcé d’une imposte, à l’arrière du domicile de la victime, et des vêtements éparpillés dans toute la maison ont orienté les enquêteurs vers la thèse d’un cambriolage qui a mal tourné.

 

À la mi-journée, vendredi, le domicile de Bidwantee Kandharsingh, la fille de la victime, est bondé. Proches, amis et connaissances ont fait le déplacement jusqu’à Goodlands – où ont eu lieu les funérailles – pour rendre un dernier hommage à Chanmoonee Gonoo, affectueusement appelée Mama Devina. Alors que les derniers rituels de prière ont lieu, Sanjana, 26 ans, la petite-fille de la sexagénaire, accepte de se confier à nous. Elle nous raconte, d’une voix tremblante et les larmes aux yeux, les circonstances dans lesquelles sa famille a appris la tragique nouvelle. «Ma mère et ma grand-mère ont toujours été très proches car elle est son unique enfant. Jeudi, comme tous les jours, elle a essayé de la joindre sur son cellulaire dans l’après-midi pour prendre de ses nouvelles. Elle a commencé à s’inquiéter parce qu’elle n’avait pas décroché une seule fois le téléphone entre 17 heures et 19h10.»

 

«Bouleversée»

 

Ne pouvant se déplacer jusqu’à Cottage, faute de transport, Bidwantee contacte sa tante, qui y  habite, pour lui demander de s’enquérir de la situation. Cette dernière, qui se trouve alors à Quatre-Bornes, demande à son fils de se rendre sur place. Il commence à faire nuit lorsque celui-ci arrive sur les lieux. «Il criait son nom mais elle ne lui ouvrait pas la porte. Un voisin est alors venu lui demander ce qui se passait et ils se sont tous les deux introduits à l’intérieur en passant par une fenêtre dont l’antivol avait été forcé», explique Sanjana.

 

Là, ils font la découverte macabre. «Ma grand-mère était sur le sol et ne bougeait plus. La maison était sens dessus dessous. Son portefeuille était ouvert et se trouvait sur le lit. Les autorités ont tout de suite été alertées.» Sanjana et sa mère, elles, se rendent sur place. Dans un premier temps, elles ne se doutent pas que la sexagénaire a été tuée. Ce n’est que lorsqu’elles constatent la forte présence policière sur les lieux – celle du Scene of Crime Office (SOCO), de la Major Crime Investigation Team (MCIT), des enquêteurs de la brigade criminelle de Goodlands ainsi que des forces régulières – qu’elles comprennent que Chanmoonee Gonoo a été tuée.

 

Leur monde s’est alors écroulé. «Nous sommes traumatisés, bouleversés. Surtout ma mère. Elle était son unique enfant et n’avait jamais connu son père. Cela l’a bouleversée», confie Sanjana. Sa grand-mère passait le plus clair de son temps chez elle. «Elle nous rendait visite pratiquement tous les jours ou restait pour dormir. C’est pour cela que ma mère s’inquiétait à chaque fois qu’elle n’avait pas de ses nouvelles.»

 

Une femme forte, une mère courage, une battante… les proches de Chanmoonee Gonoo ne tarissent pas d’éloges à son sujet. «Elle avait toujours le cœur sur la main. On pouvait compter sur elle. C’est d’ailleurs ce qui l’avait rendue populaire.» Elle adorait aussi participer aux activités socioculturelles de la localité. Elle était très active au sein de son groupe du troisième âge.

 

C’est donc le cœur meurtri que ses proches lui ont fait leurs adieux le vendredi 16 février, à 15 heures, avant d’entamer leur travail de deuil. Un deuil qu’il leur est impossible de faire tant que l’identité du coupable ne sera pas connue.

 


 

Plusieurs suspects interrogés

 

Aucune arrestation n’avait eu lieu à hier soir. Mais la CID de Goodlands a  procédé à l’interrogatoire de plusieurs suspects. La brigade criminelle est aussi sur la piste d’un jeune récidiviste de la localité, qui aurait pris la fuite suivant la découverte du corps de Chanmoonee Gonoo. À l’heure où nous mettions sous presse, il était toujours recherché. D’après les proches de la victime, le meurtrier de la sexagénaire aurait emporté des boucles d’oreilles, une chaîne, une bague, un cellulaire et une somme d’argent qui proviendrait de la pension de la victime. Lors des deux précédents vols qui se sont produits chez la sexagénaire, en son absence, de l’argent et des bijoux avaient aussi été emportés.

 

Par ailleurs, le vendredi 16 janvier, les officiers du SOCO se sont de nouveau rendus sur la scène de crime. D’après une source policière, trois armes tranchantes ont été saisies par les enquêteurs. L’une d’elles aurait servi à égorger la victime. Les trois couteaux ont été envoyés au Forensic Science Laboratory à des fins d’analyses.

 


 

Conseil de village de Cottage : Une réunion pour discuter des mesures à prendre

 

«Nous nous sommes plaints à plusieurs reprises mais nous n’avons pas été pris en considération», avance M. Mangar, président du conseil de village de Cottage. C’est pourquoi un comité, composé des conseillers du village, se réunira le mercredi 21 février pour discuter des mesures à prendre afin d’assurer la sécurité des habitants de la localité.

 

Plusieurs facteurs seraient, selon lui, responsables de cette recrudescence dans le nombre de cas de vol. À l’instar des lampadaires défectueux dans plusieurs ruelles. «Nous devons aussi venir à bout du problème de drogue, qui vient de faire son entrée dans la localité. Cela a ainsi entraîné des cas de vol. Mais seuls, nous ne pourrons pas apporter des changements. Nous comptons aussi solliciter l’aide de la police pour venir à bout de tous ces fléaux. Cette réunion nous permettra d’y voir plus clair et de trouver des solutions.»

 


 

L’insécurité omniprésente à Cottage

 

Pour les habitants de ce petit village du Nord, impossible de trouver le sommeil depuis la mort de Chanmoonee Gonoo. Tous éprouvent un sentiment d’insécurité, mais aussi de révolte, face aux services de police. «Il ne s’agit pas du premier vol qui survient chez elle. L’an dernier, des cambrioleurs se sont introduits dans sa maison à deux reprises et elle avait rapporté ces cas. Mais aucune arrestation n’avait eu lieu. Les vols sont très fréquents à Cottage. Mais c’est la première fois que cela prend une telle tournure», confie Priya*, une voisine.

 

Les patrouilles policières, dit-elle, devraient être plus régulières. Sadiyah*, une mère de trois enfants qui habite la localité depuis six ans, est du même avis. «C’est avec beaucoup de mal que nous nous sommes payés une maison ici, mais nous ne savions pas qu’avec elle viendrait avec un lot de problèmes. Nous avons dû investir dans une clôture que nous avons fait installer tout autour de notre maison car nous avons été témoins de tellement de vols. Ici, les cambrioleurs sévissent même dans la journée. J’ai vu des personnes qui ont été témoins de vols se faire agresser. Bien que les noms des voleurs soient donnés à la police, aucune arrestation ne survient. Et les voleurs continuent de faire la pluie et le beau temps.»

 

Pour la sécurité de ses enfants, elle a même dû «arrêter de travailler un an après avoir emménagé dans la région. Si les dispositions nécessaires avaient été prises, sa madam la pa ti pou perdi so lavi.»

 

Sunita* ferait partie de ceux qui ont déjà été agressés par des voleurs. «L’un d’eux était passé par ma cour pour aller commettre un vol chez ma voisine. Mon fils avait aperçu une silhouette mais ne l’avait pas reconnu car il était parvenu à s’enfuir. Avant même que nous ne pointions du doigt qui que ce soit, je me suis fait agresser le lendemain.»

 

Une enquête est en cours.

 

*Prénoms modifiés