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Ces fans totalement accros

Kersley Levrai et sa petite famille n’échappent pas à la fièvre du ballon rond.

Ils ne comptent plus les matchs ni les Coupes du Monde qu’ils ont vus. Pour eux, le foot, c’est bien plus qu’un plaisir. C’est une drogue, une histoire d’amour qui tourne souvent à l’obsession. Pour ce Mondial, ils sortent le grand jeu.

Chaque quatre ans, c’est la même chose. Ta femme t’a fait jurer qu’on ne t’y reprendra pas et pourtant, tu le sais. Tu vas replonger direct, tel un vrai addict. Pendant un mois, ta vie sociale va prendre un sacré coup. Tu auras cette vie parallèle dans laquelle tu seras en symbiose avec ta télé et ton canapé, tes biens les plus précieux pendant cette Coupe du Monde. Autour de toi, plus rien (ou presque) n’aura d’importance. Tu jubiles déjà en pensant à toute cette adrénaline qui coulera dans tes veines. L’excitation. Le stress. La panique. L’explosion de joie ou alors la déception. Pendant un mois, tu seras tout chamboulé par ce flot de sentiments qui va t’envahir.

 

Tu seras à fond, fera des bonds dans ton salon lorsque Neymar marquera ou bien tu frôleras la crise cardiaque quand l’adversaire égalisera à la dernière minute. Limite tu te prendras pour Jean-Michel Larqué, Frank Lebœuf ou Cris Collinsworth. Tel un vrai pro, tu livreras tes commentaires et tes analyses en instantané. Du haut niveau quoi ! Ta femme lèvera 100 fois les yeux au ciel, te hurlera de baisser le son mais tu n’en auras rien à faire. Et lorsque ton équipe gagnera, ce sera le graal, tu seras fier comme un paon et tu te diras, comme Thierry Roland, «qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille».

 

C’est ça et bien plus encore que d’être un mordu, un fana, un accro du foot. Comme chaque fois, la fièvre du Mondial a déjà gagné Kersley Levrai. Pour cet ancien joueur de foot, aujourd’hui coach et prof d’éducation physique au collège Saint Joseph, la Coupe du Monde est un moment sacré. Entre lui et le foot, c’est une grande histoire qui dure depuis 20 ans, alors pas question de rater un seul match. «Il faudra se bagarrer un peu pour la télé mais comme ma femme aime aussi le foot et que c’est un événement qui arrive une fois chaque quatre ans, ça ne devrait pas être difficile de la convaincre. De toute façon, à la maison, on a déjà un règlement. C’est madame qui décide de ce qu’on regarde en semaine et j’ai la télé le week-end.»

 

À partir de ce jeudi 14 juin, la vie de Kersley tournera encore un peu plus autour du foot. «L’une des premières choses que je fais le matin, c’est me brancher sur Info Sport et lire les news sur Internet. Je suis disposé à ne pas sortir de temps en temps pour ne pas rater un match ou du moins à repousser l’heure de la sortie.» Et s’il faut donner le biberon à la petite ? «Devant le match, bien sûr (rires).» Devant sa télé, il ne sera pas en mode amateur mais dans l’analyse profonde des matchs. Le silence est requis. «Ce sera intéressant de voir des petites équipes comme l’Islande ou le Panama se mesurer aux grands.» S’il ne soutient aucune équipe en particulier, ce grand fan de Liverpool voit bien la France, le Brésil ou encore l’Allemagne en finale.

 

Dans la catégorie des accros, Lise Joyeux est l’une des rares femmes à être tout en haut de la liste. Entre elle et le foot, plus précisément l’équipe de Liverpool, c’est une idylle qui a commencé en 1995. Depuis, sa passion pour ce sport n’a fait que grandir. Membre de l’Event Team de LFC Fan News Mauritius, qui regroupe les fans de Liverpool, elle ne cache pas son amour pour le ballon rond. Son Facebook en est l’exemple même. «Je respire foot. Je vis foot. Prendre un billet pour l’Angleterre et aller voir mon équipe jouer à Anfield est la chose la plus folle que j’ai faite par amour pour le foot. Je voulais tellement vivre et chanter le You’ll Never Walk Alone dans ce lieu mythique. Je compte repartir l’année prochaine.»

 

Ambiance électrique

 

Pour ce Mondial, l’ambiance sera électrique chez Lise. Si elle porte les couleurs des Bleus, son mari et sa fille sont pour l’Angleterre. À chaque match, le salon de Lise, qui accueillera quelques soirées foot, se transformera en gradin. Elle sortira son T-shirt, son écharpe et tous ses autres accessoires pour vivre ce moment à fond. «Je serai à 200 %.»

 

La Coupe du Monde de foot déchaînera les passions, mobilisera les énergies, déclenchera les colères et les frustrations. Ruben Marday en sait quelque chose. Ancien joueur de foot et aujourd’hui entraîneur de gardiens de but, cet enseignant du primaire est un mordu du ballon rond. Pour lui, le foot, c’est bien plus qu’une passion. «C’est une discipline de vie.» Lui qui a eu l’occasion de voir Liverpool jouer contre Charlton et d’assister, en août 2017, à un match Liverpool-Séville pour la Ligue des Champions, a tout mis en place pour vivre intensément ce Mondial durant lequel il supportera les Anglais. «Oui, oui, je suis conscient qu’on n’a pas une grande équipe», concède-t-il. 

 

Avec son fils, fervent défenseur du Real Madrid, ils sont branchés Coupe du Monde depuis plusieurs semaines. «On a commencé avec nos collections de stickers Panini et nous avons prévu tout un programme. L’ambiance sera au rendez-vous.» Cette fois, Ruben a décidé de faire quelques changements à la maison. Pour suivre les matchs et n’en rater aucun, il a installé une télé dans sa chambre. «J’aime bien regarder les matchs à la maison pour pouvoir analyser et me concentrer. Quand vous sortez, vous êtes distrait par le bruit autour. Je me focalise sur le jeu et je n’aime pas être dérangé.» Alors là, c’est madame qui va être contente ! «Je suis divorcé», répond-il. Voilà ce qu’on peut appeler, dans ce cas précis, l’une des joies d’être seul.