• Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion
  • Plusieurs noyades et disparitions en mer : des familles entre chagrin et espoir
  • Mobilisation du 1er Mai : la dernière ligne droite avant le grand rendez-vous
  • Le PMSD secoué : démissions, rumeurs et confusion…

Carte d’identité biométrique : Ils n’en veulent pas !

Brandisseurs de l’ancienne carte d’identité, garde à vous ! C’est l’heure de la prochaine bataille. Il faut resserrer les rangs et les portefeuilles (pour empêcher l’intrusion du machin neuf). Et partout, ceux qui ont en horreur la nouvelle carte d’identité appellent au ralliement. D’ailleurs, une série de manifestations, lancée par la plateforme Say No To Biometric Card, débutera le vendredi 24 mars, devant le bureau de la National Identity Card de Port-Louis. La carte plastifiée, elle, ne sera plus valide au 31 mars. Et le gouvernement ne compte pas en étendre le délai (le ministre Yogida Sawmynaden l’a affirmé, cette semaine). 

 

Ceux qui n’ont pas la new ID card en leur possession ne pourront plus avoir accès à des services essentiels – banque, poste, entre autres – et seront en infraction (ils risquent une amende de Rs 100 000 et une peine d’emprisonnement ne dépassant pas cinq ans). Néanmoins, ces éléments dissuasifs motivent ceux qui ne veulent pas de ce nouveau document. Parmi, Stéphane Oozeer, éducateur et travailleur social, qui refuse de donner ses empreintes et ses données biométriques : «Je préfère aller en prison. Je suis un citoyen mauricien, non ? C’est pour ça qu’on va m’arrêter ? C’est du grand n’importe quoi !»

 

Il ressent «un malaise», dit-il, dès qu’on lui parle de donner ces informations intimes : «Je n’ai rien fait de mal. Je ne suis pas accusé de quoi que ce soit, pourquoi me ficher ?» Pour obtenir sa nouvelle carte, il faut signer un formulaire acceptant que vos empreintes et autres informations soient stockées au maximum sept jours, dans une banque de données temporaire, avant d’être détruites.

 

Un point, parmi tant d’autres, qui interpelle Jeff Lingaya, activiste de la plateforme : «Selon un jugement de la Cour, le stockage de ces données est anticonstitutionnel. Pourtant, le gouvernement a trouvé une tactique à travers ce formulaire de consentement. C’est inacceptable.» Pour Jane Ragoo, syndicaliste, c’est un droit de pouvoir refuser de donner ses empreintes : «Il ne faut pas se laisser faire.»

 

Alors, le fait que le gouvernement fasse pression sur les Mauriciens pour qu’ils soient obligés de le faire est malhonnête, estime Jeff Lingaya :
«Si un citoyen ne le fait pas, il n’a pas de carte et il perd tous ses droits.» Lui, souhaite une alternative : «Nous n’allons pas signer ce formulaire. Il faut nous donner un vrai choix. Il faut pouvoir obtenir sa carte d’identité en signant, tout simplement, si on ne veut pas donner nos empreintes.» Si ça se passe comme ça, peut-être que Florise Hack fera le pas. 

 

à 78 ans, elle pensait, dit-elle, que le gouvernement la protégerait : «Au contraire, il me met la pression à moi comme aux autres membres du troisième âge.» Sans ce nouveau document, elle ne pourra pas toucher sa pension : «Mes enfants ne sont pas d’accord mais je vais résister. S’il le faut, j’irai en prison.» Anooj Sharma, lui, ne veut pas faire de la taule. Pour le moment, cet enseignant est en mode wait and see : «Je suis fonctionnaire et je ne sais pas quelles seront les répercussions sur ma carrière. Mais je ne veux pas de cette carte d’identité en l’état actuel des choses.»

 

Il suit de loin les mouvements de la plateforme, en espérant qu’une solution qui satisfasse tout le monde soit trouvée : «Je crois qu’on a vu assez de films qui parlent d’empreintes récupérées et utilisées à mauvais escient. C’est de la fiction, d’accord, mais comment s’assurer que ça ne deviendra pas une réalité ? Qui peut le garantir ?»

 

Mohamed Fawzi Allymun, membre du MMM, a, lui, une motivation plus politique de refuser la new ID card : «Notre actuel PM avait dit que cette carte piétine la liberté civile», dit-il, citant une interview accordée par Pravind Jugnauth à l’express, le 12 octobre 2013. Alors dans l’opposition, le leader du MSM s’était élevé, en logeant même une affaire en Cour contre cette mesure du gouvernement PTr. Depuis, de l’eau a coulé sous certaines anciennes prises de position. 

 


 

You want it ?

 

Rush aux centres de conversion, cette semaine. Alors, pour faire face aux Mauriciens qui ont décidé de se munir de la carte, les horaires ont été étendus. Les bureaux de la National Identity Card (à Port-Louis, à Rose-Hill et à Port-Mathurin) sont ouverts jusqu’à 18 heures et même le week-end. Ce dont vous aurez besoin ? Un acte de naissance récent – Un acte de mariage ou la preuve de divorce – Une preuve d’adresse – Et la carte d’identité laminée (si vous ne l’avez pas, rendez-vous au poste de police de votre localité). Pour en savoir plus, appelez aux numéros suivants : 468 1594 et 468 1595.