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Candidate à l’élection du comité central mauve | Joanna Bérenger : «Le MMM ne peut être légué à qui que ce soit !»

«Ça me désole de constater que les divergences d’opinions au sein du MMM, récemment étalées sur la place publique, servent aujourd’hui de prétexte pour perdre du temps pendant les travaux parlementaires», dit-elle.

«Une dynastie implique une succession automatique, de père en fils/fille, sans respect d’un processus démocratique. Or, je me présente justement comme candidate à l’élection du comité central. C’est la procédure la plus démocratique qui puisse exister», confie la benjamine du leader du MMM. Elle nous parle de son engagement politique, de son père et des secousses qui ébranlent en ce moment le parti.

Certains parlent de «dynastie». Affirment que «son parcours vers le leadership du MMM est tracé». D’autres évoquent un «deal papa-tifi»… La candidature annoncée de Joanna Bérenger, la benjamine de Paul Bérenger, à l’élection du nouveau comité central (CC) du parti mauve, prévu pour le 24 juin, suscite son lot de commentaires.  Le leader des Mauves souligne, pour sa part, qu’il est parfaitement légitime que sa fille participe à l’exercice si elle le décide. «Elle a fait une bonne déclaration en disant qu’elle sera candidate, ki li enn militant ek ki li pena plis drwa ek pena mwins drwa ki ninport ki lezot militan. Li pa pe poz kandida kom tifi Paul Bérenger. C’est vrai que d’être la fille de Paul Bérenger li zwe me linn bien dir li  pena okenn drwa an plis ek li pena mwins drwa ki lezot kandida. Bonn sans a tou dimounn», a déclaré Paul Bérenger en dévoilant la liste des 103 candidats en lice pour le CC.

 

Cette élection cruciale pour les Mauves occupe, ces derniers temps, toute l’actualité car elle se fera en l’absence de deux pointures du parti : Steven Obeegadoo, ex-ministre de l’Éducation, et l’ex-députée Françoise Labelle. Ils ont envoyé une lettre ouverte au leader des Mauves dans laquelle ils disent ne pas vouloir se présenter à ces élections car, selon eux, ce ne seront pas des élections libres, démocratiques et transparentes. 

 

Invitée à nous parler de son choix de se présenter à cette élection, Joanna Bérenger dit exercer son droit comme tout militant : «Après plusieurs années comme membre puis présidente de l’aile jeune de la Régionale 16, j’estime avoir, aujourd’hui, les acquis nécessaires pour intégrer le comité central. J’ai la motivation qu’il faut pour apporter ma part, pour contribuer à l’avancement de mon parti. D’où ma décision de me porter candidate à l’élection de cette instance», explique-t-elle. «En le faisant, j’exerce mon droit comme tout militant. Comme je l’ai déjà dit, et j’insiste là-dessus, je n’ai pas plus de droit qu’un autre militant parce que je suis la fille de Paul Bérenger, mais je n’en ai pas moins non plus !» 

 

Pour elle, les critiques autour de sa candidature n’ont pas de raison d’être. «Ces commentaires ne sont pas fondés. Une dynastie implique une succession automatique, de père en fils/fille, sans respect d’un processus démocratique. Or, je me présente justement comme candidate à l’élection du comité central. C’est la procédure la plus démocratique qui puisse exister et qui n’existe d’ailleurs pas dans la plupart des autres partis à Maurice», fait ressortir Joanna Bérenger.

 

«Ma contribution»

 

Si elle dit avoir certainement hérité de son père, des valeurs, d’une idéologie, d’une passion pour la vie publique et politique de son pays, «ça s’arrête là». «Contrairement à ce qu’on a vu dans d’autres partis, le MMM ne peut être légué à qui que ce soit ! Son fonctionnement et sa structure ne permettent aucune passation des pouvoirs. Mais surtout, j’ose espérer que les militants et les Mauriciens en général ne s’arrêtent pas à un nom. En fin de compte, ce sont les actions et l’attitude qui comptent.»

 

Joanna Bérenger est aujourd’hui encore plus déterminée à se démarquer et à en finir avec cette image de «papa-tifi» qui lui colle à la peau. «Je veux juste apporter ma contribution. Il existe plusieurs façons de le faire, éventuellement à travers de nouvelles suggestions et une autre vision de faire de la politique. Je suis ravie, par exemple, que mon père ait accepté de comprendre l’importance des réseaux sociaux dans la vie politique d’aujourd’hui. De par son authenticité et sa spontanéité, la communication n’a pas toujours été son point fort mais l’avantage est qu’il est à l’écoute», explique Joanna Bérenger. «Je suis d’une autre génération donc il est naturel que nous n’ayons pas le même avis sur tout. C’est pourquoi je pense que la démarcation se fera d’elle-même. Si je me fie à la constitution du MMM, je fais partie des jeunes car ayant moins de 30 ans. Qui dit jeune, dit fougue, fraîcheur, nouveauté et on en a besoin !» Notre interlocutrice reconnaît toutefois qu’il n’y a pas de substitut à l’expérience : «Nous avons beaucoup à apprendre de nos aînés. L’important est d’arriver à travailler tous ensemble et de trouver le juste équilibre.»

 

Bien évidemment, les secousses qui ébranlent en ce moment le MMM l’attristent. «Comme mes autres camarades de parti, je ne me réjouis pas de la situation. Ça me désole de constater que les divergences d’opinions au sein du MMM, récemment étalées sur la place publique, servent aujourd’hui de prétexte pour perdre du temps pendant les travaux parlementaires et éviter de donner les réponses auxquelles les Mauriciens ont droit.»

 

Mais coment attendre de nos ennemis qu’ils n’utilisent pas contre nous les armes que nous leur avons mises entre les mains ? se demande Joanna Bérenger. «Il est sain pour la démocratie du parti d’avoir des opinions divergentes mais il est important de les exprimer dans les instances appropriées et dans le respect. Je ne prendrai pas la part de l’un ou de l’autre. Je prendrai plutôt la part du progrès qui ne peut se faire que si l’on travaille en équipe et dans la sérénité. Je ne remets pas en cause non plus les idées de Steven mais, comme le veut notre constitution, dont il a lui-même contribué à l’élaboration, tout changement doit d’abord être approuvé par le comité central», précise-t-elle. «Donc, si certaines idées n’ont pas été acceptées par cette instance, je ne crois pas qu’il faille convaincre les lecteurs de journaux ou les auditeurs des radios. C’est plutôt en interne et au niveau de la base que le travail devrait se faire, selon moi. Mais chacun ses convictions et je le respecte.»

 

Paroles d’une militante !

 


 

Bio express

 

Elle est détentrice d’un master en droit de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, avec une spécialisation en droit social. «À mon retour d’études, Je me suis lancée dans le Project Management pour m’ouvrir des portes et vivre une autre expérience. Cela fait six ans, cette année, que je m’épanouis dans ce secteur», confie-t-elle. En parallèle, Joanna Bérenger a approfondi son apprentissage du droit mais cette fois dans le cursus anglais en obtenant un Graduate Diploma in Law de l’Université de Lancashire. «J’ai aussi la chance d’avoir une chouette famille qui me soutient et un petit bonhomme de 4 ans. Aujourd’hui, je travaille pour une compagnie privée dans le développement de projets immobiliers.»