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Atlanta : Georgia on My Mind

La célèbre présentatrice de CNN Isha Sesay  partageant un moment avec les journalistes de l’US Reporting Tour 2014.

Métropole internationale, Atlanta est la plus grande ville de l’État de Géorgie. Célèbre pour son histoire, notamment la lutte contre la ségrégation raciale, elle a joué un rôle important en faveur des droits civiques de la population afro-américaine. L’un des plus grands acteurs de ce combat fut Martin Luther King Jr qui y a vu le jour. Immense en termes de superficie, cette ville regorge de merveilles et appelle à la découverte…

Dans nos têtes, l’air jazzy de cette chanson mythique résonne encore et encore. Georgia on My Mind, c’est ce que chantait, d’une voix rauque et tellement soul, le légendaire Ray Charles, né en Géorgie, en 1960. Un titre devenu, en 1979, l’hymne officiel de l’État de la Géorgie, symbole de l’abolition de la ségrégation et des lois raciales entre blancs et noirs.  C’est dans la plus grande ville et capitale de cet État du Sud, Atlanta, que nous avons passé quelques jours, prêts à aller à la découverte de cette métropole internationale. 

 

À peine nos valises déposées dans l’Omni Shoreham Hotel, nous voilà dans le car en direction du Centers for Disease Control and Prevention (CDC), la principale agence gouvernementale américaine en matière de protection de la santé publique, notamment des maladies infectieuses à travers le monde. Le site, qui se trouve à l’extérieur d’Atlanta, impressionne tant il est immense. Étant une organisation internationale, le CDC mène ses actions en Amérique principalement, mais aussi à travers le monde et plus particulièrement en Afrique, où l’Ébola fait actuellement des ravages. Dans leur tour de contrôle, les différents experts se penchent sur les solutions et l’élaboration de possibles traitements pour contrecarrer des centaines de maladies. Ils mènent aussi plusieurs programmes avec, pour seul objectif, la prévention et la sécurité.

 

À  la découverte de CNN

 

Après une rencontre avec trois experts de la situation en Afrique, nous prenons congé pour nous rendre au CNN Center, le siège officiel de la chaîne Cable News Network (CNN), l’un des plus grands groupes de presse télévisuels du monde, qui se trouve en plein centre-ville, connu comme le Downtown Atlanta. Autour des bureaux de CNN, un énorme centre commercial a été bâti, faisant de ce lieu une attraction incontournable d’Atlanta. C’est sans tarder, et une fois nos laissez-passer autour du cou, que nous pouvons visiter les newsrooms et les studios de CNN. Nous faisons un premier arrêt au huitième étage, dans l’une des rédactions du groupe. Les journalistes ont les yeux rivés sur leurs écrans. Dans la salle de rédaction, des dizaines d’écrans géants sur lesquels défilent les nouvelles venant des quatre coins du monde. La salle a vue complète sur le centre commercial grâce à une baie vitrée. À quelques centimètres de là, en pleine rédaction, Isha Sesay, l’une des célèbres présentatrices d’informations, enregistre, sous nos yeux, une de ses interventions.

 

C’est avec grand plaisir qu’elle nous accompagne dans l’un des studios où le journal télévisé est produit. La salle est plutôt petite, mais ses équipements et le matériel technologique impressionnent : écrans tactiles et multi-touch, fond de lumière et bureau modulable selon les envies, et une régie haute technologie. Chaque jour, le centre reçoit des centaines de touristes pour le CNN Tour. Au rez-de-chaussée, un Food Court à l’américaine, un magasin de souvenirs et plusieurs autres boutiques attendent les visiteurs qui n’oublieront pas ce moment de sitôt.  

 

World of Coca Cola

 

Le lendemain matin, direction le National Center for Civil and Human Rights, un musée dédié aux mouvements des droits humains et civiques en Amérique, et qui a récemment ouvert ses portes. Pour nous y rendre, nous traversons l’Olympic Park où le Praise in the Park rassemble, depuis la veille, des centaines de fidèles. Le building aux allures ultra-design abrite de nombreuses exhibitions sur les différents mouvements qui ont eu lieu contre le racisme aux États-Unis et à travers le monde. Au fil des allées du musée, nous découvrons, d’un œil admiratif, la vie, les affaires personnelles et les écrits de Martin Luther King, conservés dans le carré Voice to the Voiceless: The Morehouse College Martin Luther King, Jr. Collection

 

Un peu plus loin dans la galerie interactive, Rolls Down Like Water: The American Civil Rights Movement dévoile les différents exemples de ségrégation et les personnalités blanches qui ont joué en sa faveur. De l’autre côté, c’est le coin des activistes noires. Certains visiteurs ont enfilé des casques et écoutent avec attention les discours prononcés à l’époque par ces meneurs de lutte contre le racisme, d’autres regardent avec admiration les vidéos des rassemblements qui jouent en boucle dans la salle de cinéma du musée. Après la visite, qui dure en moyenne 75 minutes, les touristes se donnent rendez-vous dans le hall d’entrée où une grande fresque murale appelle à la photo souvenir. 

 

En face, le Centennial Park sépare le musée de l’une des plus grandes attractions d’Atlanta, le World of Coca-Cola, passage obligé pour tout visiteur. La longue file d’attente qui s’étire devant les portes d’entrée nous décourage déjà, mais nous sommes bien décidés à découvrir le musée de cette boisson légendaire et pourquoi pas percer son secret vieux de 125 ans. Ici, dans ce lieu presque magique qui accueille 5 millions de visiteurs par an, l’ours des neiges à l’écharpe rouge, le Père Noël, les chopines de Coke en tout genre et tous ceux qui sont Happy sont les rois. Sa success story, Coca-Cola la doit à une stratégie publicitaire en béton et c’est pour ne pas déroger à la règle, avec une pub à vous tirer les larmes, que la visite commence. 

 

Ensuite, chacun flâne, comme il l’entend, dans cet immense building, se laissant aller au gré des découvertes ; il y a le musée, où l’on découvre l’histoire du coca, créé en 1886 à Bay City par un pharmacien qui voulait soulager les gastriques, mais aussi la partie réplique de l’usine, qui dévoile le mode de fabrication du coca. On l’appelle la chambre forte de la formule secrète même si, bien évidemment, le secret en question ne serait divulgué pour rien au monde. 

 

Après des escales dans les différentes galeries du World of Coca-Cola, nous arrivons certainement au moment le plus intéressant et agréable de la visite. Au deuxième étage, c’est le coin Taste it ! Réparties par continent, une soixantaine de variations de coca sont offertes en dégustation : Sunfill pour Maurice, Spar-letta pour le Zimbabwe, Bibo pour l’Afrique du Sud, Smart pour la Chine, Kinley pour l’Angleterre et le Mezzo Mix pour l’Allemagne, entre autres. Nul besoin de se faire prier avant de se lancer. Si certaines de ces boissons titillent notre palais qui en redemanderait volontiers encore un peu, d’autres à la couleur flashy ont un peu plus de mal à passer. 

 

Avant de partir, chacun a droit à sa petite bouteille collector qu’on peut faire personnaliser dans le dernier arrêt de la visite : le magasin des souvenirs où la marque se décline sous toutes sortes de produits. 

 

La ville de Martin Luther King

 

C’est tout pétillants – c’est probablement dû à tout ce mélange de coca – que nous quittons le World of Coca-Cola. De nouveau dans le parc, nous apercevons le Georgia Aquarium qui serait apparemment le plus grand aquarium du monde, avec plus de 120 000 animaux de 500 espèces différentes à son actif. Toutes les merveilles sous-marines s’y trouveraient. Un grand plongeon dans ce monde aquatique s’impose, mais nous n’avons malheureusement pas le temps. Nous sommes attendus à l’Atlanta Clark University, le premier et l’un des plus grands établissements supérieurs pour noir de toute l’histoire de l’Amérique. Là-bas, le Dr Carlton E. Brown, président de l’université, Lydia Arnold et Carolyn Banks, militantes de l’association des Étudiants noirs d’Atlanta, nous attendent. 

 

Pendant plus d’une heure, ils évoqueront l’histoire de cette université créée d’abord en 1865 comme une école élémentaire pour enseigner la lecture et l’écriture aux esclaves libérés, avant de devenir définitivement une université en 1988, regroupant ainsi deux facultés qui figuraient dans le mouvement des droits civiques : le Morehouse College pour les hommes et le Spelman College pour les femmes. Les deux militantes Lydia Arnold et Carolyn Banks raconteront, avec émotion, leur lutte pour les droits des étudiants afro-américains. Elles ont même été emprisonnées pendant quelques jours, disent-elles, pour avoir participé à une marche pacifique.

 

La lutte pour le droit des noires est ancrée dans l’histoire de la ville d’Atlanta. L’un des symboles les plus forts de ce combat est, sans conteste, Martin Luther King Jr qui a vu le jour et a grandi à Atlanta. La Sweet Auburn Community regroupe plusieurs bâtiments historiques et culturels, ainsi que des monuments en l’honneur de ce grand leader des droits civiques. 

 

Nous traversons la 501 Auburn Avenue où nous découvrons la maison où le célèbre auteur de I have a dream a passé son enfance. Une maison à l’allure typiquement américaine où le King a vu le jour en 1929 et a vécu jusqu’à 1941. À un bloc de là, nous pénétrons l’Ebenezer Baptist Church, l’église où le révérend Martin Luther King Jr et son père, le pasteur Martin Luther King Sr, ont tous deux prêchés. Le lieu est chargé d’histoire et d’une émotion intense. À l’intérieur, les discours de ce militant non-violent, qui est mort assassiné en 1968 à Memphis, tournent en boucle.

 

Sur l’autel, des bougies sont allumées et les touristes, assis sur les bancs d’antan, plongent irrémédiablement dans l’ambiance de ces années-là. Le piano de sa mère, Alberta Williams King, tuée six ans après la mort de son fils d’un coup de fusil alors qu’elle jouait un morceau pendant une célébration, est toujours dans l’église et attire l’attention des visiteurs. À quelques pas de là, le site historique dévoile l’Eternal Flame en mémoire du célèbre activiste. Cette flamme ne s’éteint jamais et rappelle constamment la lutte qu’il a menée. 

 

En face, Martin Luther King Jr et Coretta Scott King, son épouse, décédée en 2006, reposent. Sur la tombe du grand homme, on peut lire l’essence même de tout son combat. Trois mots qui veulent tout dire : Free at last…