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Anousha Duva Pentiah : «Un enfant peut lui-même se protéger et agir s’il est conscient de ses droits»

Anousha Duva Pentiah

Cette semaine encore, une enfant se retrouve au cœur d’un fait divers. À 12 ans, elle était abusée sexuellement par son beau-père séropositif, après avoir été ballottée de couvent en foyer. Ce genre de chose pourrait-il être évité ? Anousha Duva Pentiah, de l’association Dis Moi, nous en dit plus sur les droits des enfants.

Pouvez-vous nous présenter l’association Dis Moi ? 

 

Dis Moi (acronyme de Droits humains dans l’océan Indien) est une organisation qui milite pour les droits humains. Elle a été fondée en 2012 par des citoyens mauriciens issus de différents milieux. Basée à l’île Maurice et présente à Rodrigues et à Madagascar, elle a pour mission de promouvoir et renforcer la culture des droits de l’homme dans l’ensemble des îles du sud-ouest de l’océan Indien, par différents moyens tels que le plaidoyer auprès des gouvernements, la mise en réseau des acteurs de la société civile régionale, l’éducation des populations et la collaboration avec les médias.

 

Pourquoi est-ce important de connaître ses droits ?

 

Chaque individu devrait avoir à l’esprit, non seulement qu’il a des droits, mais aussi qu’il peut les revendiquer et les faire valoir. Il ne s’agit donc pas seulement de savoir quels sont les droits dont les êtres humains disposent, mais également de déterminer comment on peut concrètement les utiliser. La connaissance de ses droits permet à un individu de savoir ce qui lui est dû et de se défendre si l’on tente de lui enlever ses droits.

À plus grande échelle, la protection des droits fondamentaux apporte la stabilité et la paix. Ils sont aussi garants de la démocratie. C’est pourquoi depuis 2013, Dis Moi propose des formations gratuites aux droits humains. Celles-ci visent à apporter aux participants les compétences, les connaissances et les attitudes nécessaires afin de développer pleinement leur potentiel en tant que citoyens de la République de Maurice et en tant qu’êtres humains.

 

Un citoyen actif doit être conscient de ses droits en tant qu’individu et être respectueux des droits d’autrui. L’équilibre entre les droits et les responsabilités n’est pas toujours compris et respecté, d’où des conflits et des violations des droits.

 

Au sein de Dis Moi, vous êtes responsable de la commission des droits des enfants. Quel est le rôle de cette commission ?

 

Malgré tous les progrès et les prises en compte des besoins de l’enfant et de ses droits, la situation des enfants reste critique. Beaucoup de combats sont encore à mener pour que tous leurs droits soient respectés et appliqués, quel que soit l’enfant, son lieu de vie et ses conditions d’existence. Les enfants n’ont pas les mêmes chances partout : les droits de centaines d’entre eux sont bafoués chaque jour à Maurice. Ces constatations contredisent le principe d’universalité du respect des droits de l’enfant. C’est pour cela que nous avons créé une commission spécifique. La priorité absolue de cette commission est de sensibiliser, mais surtout d’éduquer les gens aux droits des enfants.

 

Qu’est-ce que cela apporte à un enfant de connaître ses droits ?

 

Un enfant peut lui même se protéger et agir s’il est conscient de ses droits. Il est important que chacun soit sensibilisé : il faut avoir la possibilité de défendre ses propres droits tout comme ceux des personnes qui nous entourent de près ou même de loin. En tant qu’adultes, nous avons un engagement moral de protéger les droits des enfants et d’agir s’ils sont bafoués. On oublie aussi souvent une étape cruciale dans le développement de tout enfant, qui est celle de sa prise de responsabilité. Il nous appartient de le responsabiliser et cela se fait à travers l’éducation.