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Alain Edouard licencié de la Cargo Handling Corporation | Ashok Subron : «C’est une véritable persécution»

Le syndicaliste ne baisse pas les bras.

Il l’avait anticipée et s’y était préparé. Lorsque la décision du conseil d’administration de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) est tombée vendredi dernier, annonçant son licenciement après trois mois de suspension, Alain Edouard, jusque-là président de la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA), est resté digne face à l’adversité. «Il est convaincu, tout comme nous, qu’il a été renvoyé parce qu’il s’est battu pour une cause noble. C’est une décision erronée et illégale, et c’est une véritable persécution contre Alain Edouard», lance Ashok Subron, porte-parole du syndicat du port.

 

«Nous avons discuté avec plusieurs politiciens du gouvernement et de l’opposition, qui ne comprennent pas cette décision. Ils vont certainement parler de leur désaccord dans les jours à venir»,ajoute le syndicaliste. Si Alain Edouard a porté haut le combat des travailleurs du port pour de meilleures conditions de travail et a milité contre le projet du gouvernement de placer le port entre les mains de Dubai Ports World pour 99 ans et de leur céder la CHCL à 75 %, il reste, depuis quelques semaines, silencieux sur toute cette affaire. Car une action légale l’oppose à son ancien employeur qu’il accuse d’être à l’origine d’une tentative de chantage et de complot pour bafouer ses droits syndicaux.

 

Cependant, c’est entouré de sa famille et de ses amis syndicalistes qu’il prépare aujourd’hui sa riposte. Pour Ashok Subron, les raisons de ce licenciement sont limpides : «Il a été mis à la porte parce qu’il a refusé le chantage du Managing Directorde la CHCL sur les droits syndicaux des travailleurs, parce qu’il a défendu leur droit de rentrer à la maison à midi les 24 et 31 décembre, parce qu’il a réclamé que les négociations pour un salaire et des conditions de travail se fassent selon la loi. Il a été licencié parce qu’avec ses camarades, il a soulevé un mouvement pour dire Pa vann nou pei, Pa vann nou lepor. Ceux qui pensent que la répression contre le syndicat va affaiblir la détermination des travailleurs du port font fausse route.»

 

Alors qu’une campagne de mobilisation a déjà été lancée pour la réintégration d’Alain Edouard, le 31 mars, souligne notre interlocuteur, se tiendra un exercice démocratique très important à la PLMEA qui choisira le nouveau représentant des travailleurs du port. Ces derniers, explique Ashok Subron, exprimeront leur soutien et leur solidarité à Alain Edouard, et démontreront leur courage et leur détermination contre la privatisation du port. De là, une série d’actions est envisagée. Une lettre a d’ailleurs déjà été envoyée au conseil d’administration de la CHCL pour faire appel de la décision de licenciement.

 

Une plateforme avec plusieurs mouvements syndicauxsera mise sur pied dans les jours à venir et l’éventualité d’une grève n’est pas à écarter en dernière issue. «La lutte pour la réintégration d’Alain Edouard va de pair avec la lutte pour le respect des droits des travailleurs du port. C’est un même combat. La PLMEA défend les droits et les libertés des travailleurs»,déclare Ashok Subron.

 

Pour Alain Edouard et le corps syndical, la lutte continue.