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Agribio : Faites-vous une bio… té

De beaux légumes qui font du bien à votre organisme.

Depuis le discours budgétaire, on parle beaucoup de culture bio. Pour mieux manger, bye-bye les pesticides. À Bambous, une petite ferme surfe déjà sur cette vague.

Pause fraîcheur. Goûter une laitue juste cueillie, dans une maisonnette en dur, a un parfum de bonheur. Partout, des paniers multicolores et d’autres légumes qui cherchent preneurs. Dehors, une belle plantation entrecoupée de manguiers, dont l’ombre est salutaire pour les travailleuses de la terre qui, en ce début de matinée, s’activent dans leur karo. Dans ce petit coin de paradis pour les navets, les carottes, les haricots et les tomates, rien n’est fait au hasard. Pas de pesticide, pas de fongicide, pas de sel, pas de fertilisant : le légume, arrosé à l’eau de source, grandit tout naturellement. Les produits de la ferme Agribio, qui se trouve à Bambous, sont certifiés bio (par l’organisme français Ecocert). Une reconnaissance internationale – renouvelée chaque année suite à la visite d’«auditeurs» –  pour ces légumes au goût authentique et naturel.

 

Il n’est pas encore tout à fait 9 heures en ce jeudi matin. Les employés d’Agribio – qui sont sur place depuis 6h30 – sont en pleine séance de briefing.  Au programme de la journée : planter de nouvelles salades. Le bruit de la circulation, pourtant si proche, s’est atténué. Ici, Dame Nature règne en… maîtresse. Daniel Bernasconi, agronome, et son épouse Meeta font dans le bio depuis quelques années déjà. Et ils s’en sortent plutôt bien. Ils ont, bien sûr, suivi le dernier Budget. Et ont été surpris par la prise de position du gouvernement concernant leur secteur d’activité.

 

Très complexe

 

Le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, a, lors de son discours, annoncé qu’une campagne serait lancée pour encourager la population à se tourner vers la consommation bio et qu’un Bio Farming Development Certificate serait introduit. «C’est mettre la charrue avant les bœufs», explique Daniel. Pour lui, la culture bio est très complexe et demande beaucoup d’aménagements : «Il faudrait commencer par une école de formation, non ?»

 

Mais loin des discours politiques, le basilic, la roquette et la courgette poussent tout doucement, sans précipiter la nature. Pour les découvrir, il faut marcher un peu, écraser d’innombrables feuilles sèches, découvrir Fidou et Garçon (les chiens, gardiens des lieux) et se laisser caresser par le soleil. Ces petits trésors verts ne sont pas disponibles dans les supermarchés. Pour s’offrir ces super légumes, il faut se rendre à Agribio ou contacter Daniel et Meeta pour passer des commandes. Ils ont mis en place un réseau de distribution, à petite échelle certes, mais efficace. Et ils misent tout sur la qualité, comme l’explique Daniel : «On ne peut pas parler en termes de rendement.» Chaque mouvement sur chacune des parcelles de terre – la plantation s’étend sur environ un hectare – est noté. Chaque semi, chaque récolte est répertorié : «Ça aide pour la traçabilité. Le client et nous savons exactement d’où sort son produit sur la plantation.»

 

Et chaque carré de plantation a droit à six mois de congé. «Pour laisser la terre respirer, pour qu’elle se régénère», explique Shailan Mukool, l’apprenti de Daniel Bernasconi. La notion de productivité n’est pas poussée à l’extrême à Agribio. Au contraire. La vie avance avec les saisons. Des pâtissons pour l’hiver. De belles tomates pour l’été. Le rythme n’est pas perturbé. C’est la nature qui fait sa loi. Et les légumes apparaissent dans toute leur splendeur. Même s’ils sont parfois un peu crochus, pas tout à fait lisses, pas vraiment des sex-symbol du végétal, ce n’est pas ce qui compte. «C’est le goût. Manger une carotte bio, c’est un pur plaisir. Il n’y a même pas besoin de l’éplucher», explique Meeta.

 

Ne pas forcer la nature, c’est aussi accepter ses règles. Se faire à l’idée que la plus belle des courgettes fera les yeux doux aux oiseaux, qu’au moment de la récolte, elle sera «piquée». «Dans ce cas, nous les gardons pour nous», explique Daniel. C’est aussi prendre tout ce qu’elle offre : des produits qui font du bien. D’ailleurs, depuis quelque temps, Agribio fournit des personnes atteintes de cancer : «Elles ne consomment que nos produits et elles se sentent mieux.» Consommer des légumes sans pesticides, qui grandissent tout naturellement, ça ne peut faire que du bien à l’organisme. Même si le portefeuille peut en souffrir un peu.

 

Mais savoir d’où vient sa feuille de laitue, savoir qu’avant d’être dans son assiette, elle a profité du soleil et de la pluie sans aucune agression chimique, ça a un peu le goût du bonheur. Alors, juste pour cette raison-là, une pause fraîcheur s’impose…

 

Envie de... pousser 

 

Ils y pensent. Très sérieusement. Les Bernasconi rêvent d’agrandir leur petite entreprise. Au menu gourmand et… bio : produire plus, réduire les prix et rendre plus accessible les produits bio aux Mauriciens. Mais aussi, employer plus de personnes. Pour cela, ils rêvent que leur plantation s’étale un peu du côté du terrain vague qui avoisine leurs terres. «Nous avons déjà fait une demande au gouvernement. Mais nous n’avons pas obtenu de réponse», explique Daniel. Et le couple en est désolé. Surtout qu’il a cédé un hectare de sa propriété aux autorités pour la construction d’une nouvelle route. L’obtention d’une plus grande parcelle de terrain aurait, également, une autre utilité (outre l’agrandissement de la plantation bio) : «Ce serait une no man’s land. Comme ça, on s’assurerait qu’une plantation traditionnelle ne viendrait pas polluer la nôtre.»

 

Ça croque !

 

Envie de manger plus sainement ? Faites un petit tour à la ferme d’Agribio (qui est visible de la route Royale de Bambous, non loin du stade Germain Comarmond). Meeta sera heureuse de vous recevoir le matin, certains jours de la semaine. Pour savoir lesquels, n’hésitez pas à la contacter par mail à l’adresse suivante : sales.agribio@gmail.com. Une page Facebook est aussi à votre disposition : http://on.fb.me/1DMi9Ip.

 

Les prix

 

Pour vous faire une idée des prix pratiquées par Agribio : Rs 60 la livre de carotte et Rs 40 la petite salade.