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Agression mortelle de Ginette Bellerose, 70 ans : Vibrant hommage des proches à une dame «pleine de vie»

La victime portait des blessures à la tête et une profonde entaille au cou.

Ce ne serait pas la première fois que des voleurs s’introduisent chez elle. Mais cette fois, ils ont volé une chose beaucoup plus précieuse : ils lui ont pris la vie. Ginette Bellerose, qui gère un petit commerce jouxtant son domicile, a été retrouvée morte mercredi après-midi à son domicile. Son entourage, ému, se confie…

Elle était une personnalité très connue et appréciée dans sa localité. Et aujourd’hui, celle-ci est partagée entre choc, tristesse, consternation et colère. Les habitants de Cité Richelieu cachent en effet difficilement leurs émotions depuis le drame survenu dans l’après-midi du mercredi 8 novembre. Soit depuis que Ginette Bellerose, 70 ans, a été retrouvée assassinée à son domicile, qui se trouve juste derrière sa boutique, à la rue Iqbal. C’est son fils Curtis Bellerose, qui vit au premier étage, qui a fait la découverte macabre peu après 16 heures, en rentrant du travail. Pour l’instant, l’enquête s’oriente vers un vol ayant mal tourné car une somme d’argent a disparu de la caisse. Bien que plusieurs suspects, habitant la localité, aient été interpellés par la police, aucune arrestation n’avait encore eu lieu à l’heure où nous mettions sous presse. 

 

Mais comment le/les meurtrier/s ont-ils bien pu s’y prendre pour s’introduire dans la maison de la boutiquière sans se faire remarquer ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres à Cité Richelieu. «Les enfants sont en vacances et passent leur temps à jouer dans la rue. Comment se fait-il que personne n’ait rien remarqué ou entendu d’anormal ?» s’interroge un voisin ayant souhaité garder l’anonymat. Ginette Bellerose, veuve depuis quelques années, et maman de trois enfants, a perdu la vie dans des circonstances atroces sans qu’aucun de ses voisins ne s’en rende compte. 

 

Scène d’horreur

 

Ce mercredi-là, comme tous les matins, la petite boutique avait ouvert ses portes aux alentours de 5 heures. Pendant que son fils Curtis Bellerose allait travailler, la septuagénaire gérait le commerce. «Elle prenait généralement une pause entre midi et 15 heures, et fermait la boutique», indique notre interlocuteur. Mais ce jour-là, elle ne l’a pas rouverte à l’heure prévue. Ce qui laisse supposer que c’est pendant ce laps de temps que le meurtrier a commis son forfait. 

 

Le corps sans vie de Ginette Bellerose gisait dans une mare de sang dans un couloir, près de sa cuisine, lorsque son fils Curtis est rentré du travail. Elle portait des blessures à la tête et une profonde entaille au cou. Sous le choc devant une telle vision d’horreur, l’homme s’est mis à hurler. Des hurlements qui ont alerté tout le voisinage. «Lorsque j’ai entendu un cri, j’ai pensé qu’il s’agissait d’enfants qui jouaient dans la rue. Puis, j’ai entendu une deuxième personne hurler et j’ai dit à mon épouse que j’avais l’impression qu’il s’agissait d’une voix d’adulte. Nous sommes tout de suite sortis pour voir ce qui se passait», indique le voisin de la victime. 

 

Il est alors tombé sur le fils et la nièce de Ginette Bellerose, tous deux en état de choc, et a appris dans la même foulée que sa voisine avait été tuée. «Quand je suis allé à l’intérieur, ils avaient déjà recouvert le corps d’un drap.» Très vite, les habitants de la localité se sont attroupés devant le domicile de la victime et plusieurs unités de la police, à savoir la brigade criminelle et le Scene of Crime Office (SOCO), sont arrivées sur les lieux et ont délimité le périmètre. 

 

Tristesse, traumatisme...

 

Le fils de la victime ne s’en remet pas. «J’ai tellement versé de larmes que je n’arrive même plus à pleurer», nous confiait-il au lendemain du drame. Curtis Bellerose, qui travaille dans un hôtel à Flic-en-Flac, indique qu’il s’est rendu compte que quelque chose n’allait pas lorsqu’il a constaté, en rentrant du boulot, que le commerce, que sa famille gère depuis dix ans, était fermé. «J’ai grandi ici. J’habite au premier étage et ma mère, au rez-de-chaussée. Elle s’est toujours occupée du commerce en mon absence. Quand j’ai vu que la boutique était fermée, je me suis rendu chez elle.»

 

Anéanti par cette tragédie, il déclare : «Mo mama ti enn bon dimounn. Tou dimounn ti konn li dan landrwa. C’est vraiment dommage qu’elle ait perdu la vie dans de telles circonstances. Toute la famille est très attristée par ce qui lui est arrivé.» Curtis Bellerose n’est d’ailleurs pas le seul à faire les éloges de la septuagénaire. Un voisin brosse aussi un beau portrait d’elle. «Elle était toujours joviale et pleine de vie. Nous avons toujours eu une bonne entente. Depuis que Ginette a été tuée, mon épouse a perdu l’appétit car elles étaient très amies. Ma femme avait même assisté à son 70e anniversaire il y a quelques semaines. Nous sommes traumatisés par ce drame.»

 

Les proches de Ginette Bellerose parlent tous d’elle comme d’une bonne vivante. À l’instar de Sweety Poussin, proche et voisine de la victime, qui se souvient que «li ti bien kontan amize. Elle prévoyait même d’aller camper dans quelques semaines». D’ajouter que «malgré son âge, elle était toujours la première à danser lorsque nous assistions à des fêtes. Il était impossible pour moi de la suivre». Depuis son décès, Sweety Poussin est très affectée. «Je ne trouve plus le sommeil. J’ai du mal à digérer ce qui lui est arrivé. Des vols avaient déjà été commis chez elle auparavant. Les voleurs étaient même passés par ma cour pour s’introduire à son domicile. Mais nous n’aurions jamais pensé que les choses se seraient terminées de cette façon un jour.» 

 

Généreuse

 

La généreuse Ginette lui manquera beaucoup. «Matant ti kone mo ena problem la sante ek ti touzour vey lor mwa.À chaque fois qu’elle préparait à manger, elle en mettait toujours de côté pour moi.» Et comme tous les habitants des environs, elle n’a aucune idée de l’heure exacte à laquelle le crime a été commis. «Je vis pourtant à côté et je regardais la télé. Je ne l’ai pas entendue crier, sinon je n’aurais pas hésité à lui venir en aide. Je suis sortie uniquement lorsque j’ai entendu les hurlements de Curtis et des voisins. Zot finn dir mwa pa rantre parski matant ti fini mor ek ti ena plin disan partou. Curtis m’a ensuite demandé d’alerter la police pendant qu’il contactait les autres membres de sa famille et je l’ai fait», nous dit-elle.

 

Sur les lieux du crime, les limiers du SOCO ont récupéré les armes utilisées pour achever Ginette Bellerose – deux couteaux maculés de sang – à côté de son corps sans vie. Ceux-ci ont été envoyés au Forensic Science Laboratory à des fins d’analyses. Par ailleurs, l’autopsie pratiquée sur la victime a révélé qu’elle a succombé à un «stab wound to the neck». Si pour l’heure aucune arrestation n’est survenue dans le cadre du vol ayant mal tourné, les enquêteurs ont procédé à l’interrogatoire de plusieurs habitants de Cité Richelieu avant de les autoriser à rentrer chez eux. L’enquête suit son cours. 

 

Pendant ce temps, c’est toute une localité qui pleure Ginette Bellerose tout en se demandant qui est/sont son/ses meurtrier/s…